La chercheuse américano-suisse a consacré sa carrière aux questions de localisation des activités industrielles. Elle est sortie de sa retraite pour participer au mouvement de déglobalisation qui s’est amorcé. En tant que journaliste, il est plutôt rare de jouer dans son cadre professionnel. C’est pourtant l’exercice que propose l’économiste Suzanne de Treville, lorsqu’elle me reçoit dans une salle de l’Université de Genève. Me voici donc devenue productrice de deux sortes de veste: l’une a une espérance de vie limitée parce que assujettie à la mode, l’autre, classique, peut facilement être écoulée plus tard. Mais la produire sur place n’est a priori pas rentable. En simulant l’organisation de la production sur cinq exercices consécutifs, le joueur constate qu’une organisation bien pensée se révélera pourtant plus lucrative en maximisant la fabrication dans son pays. Sans compter qu’il baissera drastiquement ses émissions de CO2... |
Professeure de management à l’Université de Lausanne, Suzanne de Treville en est convaincue: la relocalisation industrielle peut être rentable, même dans des pays comme la Suisse où la main-d’œuvre est chère. Suzanne de Treville, la pandémie actuelle a révélé la forte dépendance de la Suisse vis-à-vis de l’étranger en matière de vêtements de protection ou d’agents actifs pour élaborer des médicaments, notamment. Du coup, certains rêvent d’une relocalisation de la production en Suisse de ce genre de biens. N’est-ce pas utopique? Non, pas du tout, une relocalisation en Suisse est tout à fait possible. Certes, la main-d’œuvre y est plus chère qu’ailleurs, et c’est ce qui bloque la plupart des managers. Pourtant, il faut aller au-delà de cette analyse simpliste... |
Taking resilience seriously: The impact on supply-chain design |